Au temps jadis existait une dangereuse calebasse. Tous ceux qui s’en approchaient disparaissaient aussitôt. Furieux, deux chasseurs décident de mettre fin à l’existence de la fameuse calebasse. Mais pourront-ils y arriver à deux?
Lisez plutôt leur sort.
Autrefois, une grosse calebasse avalait les hommes du monde entier, sauf une femme en état de grossesse qui s’était cachée. Elle se réfugie dans la brousse et y vécut seule sans aucune aide.
Un jour, elle accoucha de deux garçons jumeaux. L’un se nomme « Théhé » qui signifie un fameux guerrier, l’autre « Oulaïne Soa » qui veut dire : Soldat de Dieu.
Ces enfants naquirent, armés de lances, arcs, flèches et couteaux de guerre. Ils grandirent aux côtés de leur mère.
Parvenus à l’âge adulte, ils étaient devenus tous deux d’habiles chasseurs, tuant les éléphants, les panthères, et surtout les animaux cruels.
Un jour, leur mère leur dit:
-La calebasse a avalé votre père, votre grand-père, votre grand-mère, tous vos ancêtres et tous vos frères et sœurs. Les enfants furent vivement émus en entendant ces paroles.
Ils demandèrent :
-Maman, où se trouve ce diable de calebasse ?
La mère eut peur de la leur montrer,car elle était dangereuse, vu qu’elle avait déjà avalé tous les hommes du monde.
-Ne craignez rien maman,lui dirent les jumeaux.
Montrez-nous où se trouve la cruelle calebasse pour que nous allions la combattre.
Les jumeaux allaient se coucher.
Le matin, à l’aube, ils s’aimèrent,puis partirent à l’endroit désigné.
De loin, ils entendaient les cris de la calebasse au milieu de la forêt:
-Toaclignolé,a clignoho….. qui signifient:
– C’est moi cette énorme calebasse qui aime avaler les hommes du monde entier. Si j’en trouve d’autres aujourd’hui,je les avalerai encore.
Les enfants se murmuraient l’un à l’autre de marcher tout doucement.
En approchant un peu,ils aperçurent l’énorme calebasse qui rugissait, roulant en montant et en descendant une côte.
Ils se firent les signes immédiatement,l’un passa du côté où elle descendait, l’autre de celui où elle montait.
La calebasse entre eux répétait ses menaces,en se dirigeant vers le haut.
L’enfant,un genou en terre,en position de guerre,envoie sa flèche. Peffih!
Elle pénétra en plein cœur de la calebasse qui roula de l’autre côté où le second enfant l’attendait.
D’un coup de lance, il la fendit en deux.
La calebasse s’ouvrit: Les hommes étaient superposés comme les rayons de cire dans une ruche, sur quatre couches.
On pouvait voir les hommes de tous les continents.
C’est grâce aux deux courageux jumeaux que des races de différentes couleurs vivent aujourd’hui sur terre.
Conte africain