Cette année-là, il y avait une famine terrible dans le pays des animaux et la plupart mouraient de faim. L’hyène, vivotait avec sa petite famille, sa femme et ses deux enfants. Un jour alors que l’hyène marchait dans la forêt sans savoir où aller pour trouver quelque chose à se mettre sous la dent, elle vit….
Elle vit un animal haut sur pattes, le cou long, les yeux enfoncés dans leur orbite et le dos en forme de dune de sable.
L’hyène s’approcha de lui et lui dit:
– Que tu es grand et fort ! Comment t’appelles-tu ?
– Je m’appelle : chameau.
– Ah bon, dit-elle, tu dois être très fort très méchant et surtout un grand lutteur…
– Oh non ! Je ne suis pas méchant, répondit l’autre, juste un peu fort. Quant à la lutte, ce n’est pas mon point fort !
– Crois-tu que quinze hyènes comme moi et moi-même pouvons te terrasser ?
– Oh ! c’est trop pour moi, dit le chameau.
– Et dix comme moi et moi-même ?
– C’est encore trop !
– Alors cinq comme moi et moi-même ?
– C’est trop pour moi !
– Deux et moi ?
– Non, toujours trop !
– Alors prépare-toi : j’arrive !
Là-dessus se jeta sur le ventre du chameau. Avec ses longues dents et ses griffes, l’hyène le déchira ! Elle mangea d’abord à sa faim, puis emporta le reste chez lui. Une semaine
durant, la famille mangea à sa faim. À la fin de la semaine, la viande était finie. L’hyène
s’en alla dans la forêt pour chercher un autre chameau.
Après quelques heures de marche, elle aperçut un énorme animal haut sur pattes, les
yeux enfoncés dans les orbites, le dos en forme de dune mais qui avait devant une
longue trompe. Bouki courut à toute vitesse vers lui en disant :
– Oh chameau ! Arrête, arrête, on va lutter !
L’autre s’arrêta et lui dit:
– Je ne suis pas chameau, je suis un éléphant.
– Quoi ? Tu crois que tu peux me tromper ! J’ai terrassé l’autre jour un de tes congénères.
Sans attendre elle se jeta sur l’éléphant. Ce dernier l’enroula dans sa trompe, l’envoya
en haut, le laissa atterrir violemment par terre, puis l’écrasa avec ses grosses pattes un
long moment avant de continuer son chemin, pensant qu’elle était morte.
L’hyène resta là trois jours et trois nuits.
Au matin du quatrième jour, elle reprit ses esprits, ouvrit les yeux et vit sa famille qui était autour d’elle. Dans un dernier souffle, l’hyène leur dit :
– Il ne faut plus jamais s’attaquer au chameau.
Depuis ce jour, les hyènes ne s’approchent plus des chameaux… Et toute la famille des chameaux se moquaient des hyènes.
Conte de Mauritanie